" Je suis revenue"
_ Oh mon dieu!
Hurla Amësia, et elle se jeta à son coup. Elle le serra de toute ses forces, geste qu'elle croyait ne plus jamais pouvoir refaire. Ils restèrent longtemps dans cette étreinte à savourer ce contact qui devait être l'un des derniers.
Il la lâcha et se dirigea vers sa mère pour répéter le geste. L'étreinte fût moins longue mais tout aussi intense.
_ Comment as-tu...
Commença sa mère.
_ Nous repartons dans une nouvelle bataille et la maison était sur le chemin. J'ai convaincu mon supérieur de me laisser venir voir ma famille. Je ne peut pas rester longtemps. Je devrais même déjà être en route.
_ C'est donc un adieu?
_ J'en ai bien peur.
Elle le resserra dans ses bras une nouvelle fois et il lui chuchota à l'oreille :
_ Maman, si jamais je survis, je ne reviendrais pas te voir et je ne t'écrirais pas. Jamais. Comme ça tu auras toujours un doute. Et si je meure, tu ne serras pas triste.
Elle répondit la voix pleine de tristesse :
_ Je serrais triste de ne pas te revoir quand même. Je t'aime mon fils, je t'ai toujours aimé.
Il se dirigea vers la porte sans se retourner vers sa mère. Il ne voualit pas rendre la situation plus dure qu'elle n'était déjà. Dans leur famille, ils n'avaient jamais été très doué pour exprimer leurs émotions. Sans doute depuis que le père et le mari de la famille était parti un matin. Il tendit la main en arrière et sa soeur, Amësia, la saisit et ils sortirent tout les deux de la petite maison de bois.
Il grimpa sur son cheval et une fois dessus, saisi le sac suspendu à la selle. Il le tendit à Amësia.
_ Qu'es que c'est?
_ Un service que je te demande.
Elle ouvrit le sac en cuir et le laissa tomber sur le sol de surprise. Un grognement mécontent en sorti. Elle fondi en larmes. Elle les avait retenue depuis le retour du frère prodigue.
_ Tu es fou?
_ Il est encore jeune, il ne te fera pas de mal. Je l'ai trouvé dans les montagnes. Sa mère est morte et il est seul. Toi aussi tu es seule, j'ai pensé que tu pourrais prendre soin de lui.
Elle jeta un regard pétrifié au sac. Elle le saisi en évitant de mettre sa main devant l'ouverture et le donna à son frère.
Il en sorti la petite créature affolé et la blotti contre lui. Elle était magnifique, douce et adorable, on ne pouvait pas l'imaginer entrain de tuer tout un village en une nuit comme l'avait sûrement fait avant sa mère ou son père.
_ Tu veux que je m'occupe de lui? C'est ça que tu me demande?
Il aquisça et lui tendi l'animal tendrement. Elle prit son courage à deux main et l'attrapa doucement. Il était doux et sa chaleur envahi le corps d'Amësia.
_ Peut-être que plus tard il te protégera. Si tu l'élève à ta manière, il vivra à ta manière. Je sais que je te laisse un énorme fardeau et que ça t'obbligera à avoir un secret toute ta vie mais...
_ J'ai déjà un gros secret à porter tu sais!
Il la dévisagea, elle qui pendant toute sa courte vie avait était sa seule amie. Il n'avait que 16ans et tout homme de plus de 15 avait était réquisitionné pour partir en guerre contre les géants des montagnes. Elle avait le même âge que lui vu qu'il étaient né le même jour. C'est sans doute pour cette raison qu'il était si proche.
_ Lequel?
_ Ton prénom! Notre mère l'a oublié et notre père n'y pense pas... L'histoire ne pourra pas parler de toi.
Puis elle ajouta en plongeant son regard dans les yeux du petit monstre dans ses bras :
_ Comme tu le voulais.
Elle chassa ses larmes de la main et regarda son frère. Celui-ci fit hénir son cheval et parti au galop.
Il était loin mais il pila. Il se retourna, il ne réussit pas à s'en empêcher. Amësia lui hurla :
_ J'appellerais le loup Tom!
Et elle se dit pour elle même "je n'aurais jamais à répéter ce nom devant quelqu'un" Elle caressa les oreilles de l'animal et remarqua pour la première fois son collier. Une très fine chaine d'or où pendait un médaillon en forme de lune. Son frère avait dû la mettre à son coup.
Elle ne remarqua que deux heures plus tard que sur le collier était gravé "Je t'aime, Tom"