lundi 12 octobre 2009

Le rôdeur

Qu'es qu'un rôdeur ? Après toutes les histoires qu'on nous raconte à l'école ou dans les livres, qu'es qui est vrai ?
Maintenant je le sais car j'en ais suivi un. Je devrais plutôt dire que je suis entrain de le suivre.
Le seul objet personnel qu'il m'a autorisé est un petit cahier aux pages blanches relié de cuir. Je n'ai jamais étais un écrivain, mais j'ai décidé de me lancer dans la confection d'un journal intime. Toute ma vie j'ai cru que ce genre de chose n'était faite que par des filles. Maintenant je me rend compte que d'avoir un endroit, même si ce n'est qu'une page blanche, rien qu'à sois, où personne n'est allé, que personne n'a lu et je où pouvais écrire ma vie sans jugement, était rassurant.

Je m'appelle Aglar, cela signifie gloire et éclat en langue elfique. Je ne suis ni un elfe, ni un homme, mais bel et bien les deux. Ce croisement est très rare, d'après les scientifiques il n'est pas possible. Pourtant je suis là! Mère elfe et père homme ou alors le contraire. Comment savoir ce genre de détail quand vos parent vous ont abandonné?

J'ai étudié dans une petite école tranquille au milieu de la plaine des Wogzlis. J'avais était recueilli par une fille de 20ans à peine. Elle a tout laisser tomber pour s'occuper de moi. Elle a fait de son mieux pour m'éduquer, je ne peux pas le nier. Mais quand j'ai commencé à 13ans, à me montrer agressif et à ne plus me sentir à l'aise parmi les autres, les mages de la tour ont prit la relève. Je ne voulait pas quitter ma mère de substitution, alors on m'y a forcé. On m'a drogué et enlevé pendant mon sommeil d'après ce que j'ai comprit. Je ne peux pas vraiment en dire plus, j'étais tellement dans les vapes qu'il ne me reste de cette journée que quelques détails brumeux.
La femme qui m'a recueilli me manquait terriblement, toujours autant aujourd'hui. Ses méthodes étaient bien différentes de celles des mages de la tour. Il me faisaient étudier jour et nuit leurs stupides mathématiques et leçons de grammaires.

Il n'y avait que des garçons à l'académie de la tour, et tout avait été mi en place pour ne jamais croiser le sexe opposé du même âge. Les seules soirées de libre où nous pouvions déambuler dans la ville étaient le mercredi et le jeudi et celles des filles le vendredi et le samedi.
Donc dès que j'avais un peu de temps libre mon seul loisir était de traîner dans le bar au bout de la rue des roturiers. Il y avait des personnes vraiment différentes des gens de la tour là-bas.
J'ai réussi à croiser en deux soirs par semaine pendant deux ans des hommes-oiseaux, une sorcière, deux loups garous, un vampire, au moins cinq méthamorphes, de vieux marins et d'autres dont je n'ai pas réussi à savoir la particularité.
C'est le 12 octobre 2008 que je l'ai rencontré, après deux ans d'enfer parmi tant de gens que je haïssais.
Il était assit à une table au fond avec un gigantesque aigle sur son épaule. D'avoir étudié avec les mages ne m'a pas rendu plus sociale, pourtant, je me suis approché de sa table. Je me suis caché derrière un pilier. Je n'avais jamais eu ce genre de comportement, espionner m'a toujours parut ridicule.
L'inconnue m'avait semblait si grand, aujourd'hui je me rend compte que je fais la même taille que lui. Sans doute qu'il avait autre chose d'impressionnant que sa taille. Il commanda un Sociatte (cocktail de caféine et d'alcool) et un bol de vers pour son volatile.
L'oiseau m'observait d'un oeil mauvais. Il émit un petit cri strident et son maître tourna la tête vers le pilier. Je pensais m'être redressé à temps et pourtant il dit :
_ Toi le garçon qui se cache, viens me voir!
Cette phrase reste gravée pour toujours dans ma mémoire. Il avait parlé d'une façon tellement douce et dure à la fois. Il m'a fait l'effet d'un coup de poing en pleine poitrine.

J'ai décidé au bout de quelque seconde de sortir de l'ombre de mon pilier en bois pour m'avancer vers lui. Il recula la chaise de la table et du bras, m'invita à m'asseoir.
Il n'ouvrit pas la bouche mais garda le regard fixé sur moi. Au début j'avais les yeux sur le bout de mes chaussures puis peu à peu que les minutes s'écoulaient je redressai la tête. Je la redressai et commençai à l'affronter du regard. Il me contemplait sans émotion visible. Après avoir rassemblé tout mon courage j'osai enfin lui parler :
_ Bonjour Monsieur.
C'était tout ce que j'avais retenue de mes leçon de civisme "bonjour monsieur ou madame" et ensuite attendre, attendre une réponse. Al a place ce fût une question qu'il me posa :
_ Sais tu ce qu'est un rôdeur?
Sa question me désarçonna et je ne put que faire non de la tête. Il sembla amusé et me souri pour la première fois. Il faisait peur, une peur magnifique qui imposait le respect. Il sembla faire un rapport sur mon physique puis, il rapprocha sa chaise de la mienne.
_ Tu as remarqué cet aigle?
L'animal écarta les ailes et poussa un cri strident comme pour se présenter.
_ Difficile de ne pas le remarquer! Il est... Superbe!
L'aigle plongea son bec dans mes cheveux et commença à me mordiller affectueusement l'oreille. Je n'avais aucun doute, l'oiseau comprenait parfaitement ce que je disais. L'homme caressa les griffes de son animal doré et continua :
_ Il est venue vers moi car j'avais les qualités pour être ce que je suis.
_ Et qui êtes vous?
J'avais parlé avec arrogance, comme toujours. Il ne sembla s'en formalisé mais son regard changea, presque imperceptible. Un éclat de malice et de fierté.
_ Comment tu t'appelle?
Me demanda t'il en prenant une gorgé de sa boisson. Ça m'énervait qu'il réponde à ma question par une autre.
_ Je m'appelle Zaïmm!
_ Zaïmm... répéta t'il pensif.
Il jeta une poignée de pièce sur la table et se leva. Il me saisit par l'épaule et me força à le suivre.
Comme c'est drôle maintenant que j'y pense, dès le début sans poser aucune question, je l'ai suivi.
Il m'emmena dans une ruelle sombre et tout en marchant d'un pas fluide et rapide il me raconta :
_ Je suis un rôdeur Zaïmm. Un rôdeur est au service du roi. Il cherche pour lui et trouve pour lui. Il tue, il sauve, il protège et reste fidèle à l'animal qui l'a choisi.
L'aigle écarta les ailes et s'envola de son épaule.
_ Un rôdeur vit seul parmi des centaines de danger. Seul au milieu de tant de mensonge... Je suis le plus expérimenté des rôdeurs du royaume. Et mon aigle commence à se lasser de moi et il faut qu'il trouve quelqu'un d'autre à suivre...

...

Désolé j'ai dû m'interrompre dans mon écriture. Mon Maître est arrivé et à commencé à m'apprendre le maniement du sabre. Il est très fier de moi vu que je sais déjà manier les couteaux et que j'ai appris en à peine deux semaines. Il m'apprend également à marcher en équilibre sur un fil et à me suspendre à ce même fil par les pieds. Je travaille tout les jours d'arache pied, mais je me sens bien mieux qu'à la tour. Je m'acharne sur quelque chose que j'aime.
Le plus incroyable, on a rencontré un marchombre hier* et il lui a craché à la figure. Je trouve qu'ils se ressemblent énormément pourtant, sauf qu'il y en a un qui est libre et l'autre non. Je ne le dis pas à mon maître, il me laisserais tomber. J'aurais préféré être marchombre...



*Lire le roman de pierre Bottero
PS : I love you Pierre Bottero

mardi 6 octobre 2009

Les blessures

Elle était assise sur le muret, les genoux repliés contre sa poitrine. Elle ne pleurait pas mais ses yeux étaient loin d'être sec. Aucun dessin, aucune photo ne pourrait montrer l'émotion de cette scène. Elle d'habitude si forte, était démolie, elle n'avait plus de raison de se tenir debout. Il faut vraiment vouloir être seul pour aller au balcon du dernier étage, déjà les gargouilles y sont on ne peut plus effrayante et la hauteur ferait pâlir n'importe quel alpiniste. Mais elle, pourquoi aurait-elle peur? Qu'es qui pourrait être pire que se qu'elle vivait en se moment?
Je me suis approché d'elle sans vraiment faire attention au décor, je suis trop vieux pour affronter de telles sculptures. Parmi tout mes élèves elle avait était la seule à oser me dire que mon raisonnement était égoïste, une vraie petite battante. C'était pour ça qu'elle était venue au lycée d'Arball, pour devenir guerrière et défendre son peuple de son sang. Si jeune et déjà si engagée. Je ne l'ai jamais vu hésiter, même pas une fois, ni même réfléchir, elle semblait toujours savoir se qui devait être fait.
Moi elle me faisait peur. Si elle se penchait de quelques centimètres elle tomberait dans le vide et mourrait.
_ Ma petite que fais tu ici?
Lui demandais-je. Évidemment je connaissais parfaitement la réponse. Elle faisait parti de ces gens qui préféraient guérir leurs blessures seul.
_ Professeur?
Sa voix était rauque, inintelligible. Je ne perçu pas de surprise dans son attitude. Je me suis dis que la phrase que j'allais lui dire serait la seule à être écoutée, il fallait bien la choisir.
_ Certaines blessures sont très longues à guérir, celle-ci en fait partie.
Comme je m'en doutais, elle se leva de son muret et sauta à côté de moi.
Je remarquais encore la largesse de ses épaules et la longueure de ses jambes. Elle avait la parfaite carrure pour être guerrière ainsi que la parfaite façon de penser. Je ne l'avais jamais vu dans ce genre de tenue, elle portait une robe noire décorée de dentelle. Sans doute la robe pour l'enterrement!
Maintenant encore le geste qu'elle fit me trouble. Elle me serra dans ses bras. Une étreinte longue et pleine d'émotions. Moi un professeur qu'elle connaissait à peine, un professeur qui ne l'avait pas souvent écoutée.
_ Je vais partir. Me chuchota t'elle, Je vais partir loin de cet endroit!
_ Tu laisse tomber ton rêve?
Elle s'éloigna doucement de moi. Je n'arrivais plus à la reconnaître, plus rien n'était pareille, je ne parlais pas simplement de sa tenue mais également de sa façon de marcher, de sa façon de me regarder, elle n'avait plus aucune de ses caractèristique, sa force, sa volonté... son pouvoir de toujours se relever.
Bien sûr je sais que pendant la jeunesse tout le monde change, on est jamais toute sa vie le même.
_ Ce n'est pas mon rêve, c'était notre rêve! Sans lui je ne veux plus le réaliser.


Je la revis à l'enterrement mais jamais plus depuis. On m'a un jour raconté qu'une femme de 20ans avait assassiné toute une meute de gobellin, la même meute qui avait tuée un élève d'Arball il y a cinq ans. Je suis sûr que quelque part elle attend en haut d'un arbre de le rejoindre dans les nuages, tel qu'est écrit sur la tombe de Nathan Kaynyah.